Journée mondiale de la gentillesse : 3 novembre

L’idée est née au Japon, dans les années 1960, après de violentes altercations entre policiers et étudiants à l’université de Tokyo. Le président de la faculté, dans un esprit très « peace and love », a alors suggéré que chacun fasse preuve de petites attentions au quotidien pour que, progressivement, la gentillesse inonde le campus, puis la ville et le pays. Ainsi est né le Small Kindness Movement du Japon (Mouvement de la petite gentillesse) ; puis, en 1997, le monde anglo-saxon a lancé le «Mouvement mondial pour la gentillesse» qui compte plus de trois millions de membres. Historiquement le 13 novembre, la France l’a déplacée au 3 novembre pour respecter la commémoration des attentats du 13 novembre 2015.

En plus d'être gentils dans vos relations interpersonnelles, vous pouvez tenter d’être généreux pour la communauté. Le site canadien de Kind Canada Généreux (en anglais seulement) vous fournit une liste des projets organisés afin de promouvoir la gentillesse, projets regroupés sous 14 objectifs présentés sur le site de l'ONU qui inclut un Guide des paresseux pour sauver la planète.

Pour bien comprendre la gentillesse, il faut partir des origines antiques du mot, le « gentilis », ou noble romain devenu des siècles plus tard le « gentil homme » de la noblesse du Moyen Âge. Un univers qui n’a rien de mièvre, au contraire, puisqu’il renvoie à l’oubli de soi dans le service à l’autre. La gentillesse serait ainsi, nous explique Emmanuel JAFFELIN, une modalité de l’empathie (l’enpathein grec, le compassio latin). Elle conduit celui qui la pratique à se défaire du moi roi pour se mettre en position d’infériorité face à celui auquel il rend service. Logique qu’elle n’ait pas bonne presse dans nos cultures plutôt individualistes. Difficile de dire, en effet, que la gentillesse a gagné les élections américaines !

La gentillesse n’a pas toujours été synonyme d’innocence ou de simplicité naïve : Pour les Romains, le gentil est un noble ; pour les chrétiens, un impie pas encore converti ; pour le seigneur médiéval, un noble chrétien et pour le révolutionnaire, un affameur du peuple… (Emmanuel JAFFELIN, Petit éloge de la gentillesse, François Bourin, 2015)


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