Les BÉRUBÉ

Nous savons que les BÉRUBÉ d’Amérique descendent d’un seul ancêtre : Damien, originaire de Rocquefort en Normandie. Est-ce que BÉRUBÉ est un nom d’origine française ? Est-ce que l’ADN-Y des BÉRUBÉ se retrouve chez les Français ? Est-ce que leur groupe sanguin est semblable à celui de la population canadienne ? Le jeudi 7 février à 8 h 30 au restaurant PACINI de Place Quatre-Bourgeois, René BÉRUBÉ et Roland ROY présenteront des éléments de réponses à ces questions.


Résumé de la conférence

Une douzaine de membres ont assisté à la conférence de Roland ROY et de René BÉRUBÉ, chimiste, sur l’origine du nom BÉRUBÉ et leur ADN-Y.

Les recherches généalogiques ont établi que les Bérubé d’Amérique n’ont qu’un seul ancêtre, Damien, né à Rocquefort en Normandie le 2 février 1642. Il est parti de Dieppe en juin 1671 pour venir s’installer à Rivière-Ouelle en 1672. Au recensement de 1681, il se dit maçon. Il a été baptisé sous le nom de Damian BERUBÉ mais dans l’acte décès le curé écrit, en latin, Damianus BARUBÉ. Ce nom à consonance française a intrigué les généalogistes.

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer l’origine du nom BÉRUBÉ (voir le diaporama). Même si Damien vient de France, le nom serait plutôt d’origine scandinave. En 1077, après la conquête de l’Angleterre, Guillaume le Conquérant ordonne un recensement (Domesday Book) dans lequel on retrouve des noms ressemblant à Bérubé. Fréquent en Angleterre au XIIe et XIIIe siècle pour désigner des lieux, ce nom apparaît sous différentes graphies : Berughby, Beruby, Berewby. Baroby, Beroby, Burreby. Des recherches faites par des BÉRUBÉ montrent que ces noms dérivent de BERGABY(R), mot d'origine scandinave pour désigner un lieu : « Berg » signifiant une montagne, une colline ou un rocher ; « by(R) » : un lopin de terre, une ferme ou un village. Ainsi, on trouve Simon de Berughby soit Simon qui demeurait sur une ferme près de la colline. Les personnes qui ont porté ces noms n'avaient très probablement aucun lien avec la Scandinavie, autre que d'avoir vécu sur des propriétés portant des noms nordiques.

Comment sont-ils arrivés en France ? En 1415 lors de la guerre de Cent Ans, le roi Charles V s’est installé à Harfleur à l’embouchure de la Seine. Il a chassé tous les Français et importé des Anglais pour protéger ses arrières et construire des édifices. Il a été obligé de quitter en 1450 mais plusieurs Anglais qui étaient là depuis 40 ans n’ont peut-être pas quitté car ils étaient intégrés à la vie économique de la région. Ceci peut expliquer qu’on retrouve des BÉRUBÉ seulement dans le nord de la France. Les premières traces du nom sont apparues en Normandie vers 1542 car les actes de naissance, de mariage et de décès précédant cette date sont très difficiles à retrouver.

Vous pouvez voir ou télécharger le diaporama sur l'origine du nom

La génétique

Selon la génétique, chaque individu a un patrimoine génétique unique, contenu dans l’ADN, excepté les vrais jumeaux. Ce patrimoine, composé de 23 paires de chromosomes, provient de ses parents biologiques : la moitié vient de sa mère, l’autre de son père. Un homme a un chromosome Y, provenant de son père et un chromosome X, provenant de sa mère. Une femme a deux chromosomes X provenant pour l’un de sa mère, l’autre de son père. En génétique, les êtres humains sont catégorisés en une série de groupes généalogiques. On appelle ces catégories des haplogroupes.

Il y a deux sortes d’haplogroupes : du chromosome Y (ADN-Y) hérité de père en fils et ceux de l’ADN mitochondrial (ADN mt), toujours hérité par la mère. Il existe 20 haplogroupes (ADN-Y) qui vont de A à T. Les BÉRUBÉ sont de l’haplogroupe R1b qui a migré vers l’Europe de l’Ouest en provenance d’une région correspondant à la Turquie actuelle. Les BÉRUBÉ appartiennent à un sous-groupe ou sous-clade rare du R1b.

Comme le chromosome Y est transmis intact de père en fils et de génération en génération presque sans altération, on en conclut que c’est le même chromosome qu’un homme du XXIe siècle a en commun avec son ancêtre en ligne paternelle du XVIIIe siècle et dans une certaine mesure avec celui de l’an mille ! Parfois, il arrive que ce chromosome soit transmis d’un père à son fils avec une petite mutation sur l’un de ces marqueurs. Ces marqueurs différents permettent de distinguer les frères d’une même famille et sont fort utiles pour différencier les lignées issues de cette famille.

Deux BÉRUBÉ ont fait analyser leur ADN par Family Tree DNA : un est descendant de Pierre, l’autre de Mathurin, soit les deux fils de Damien ayant eu une descendance. Des 37 marqueurs utilisés pour établir leur identité au plan génétique, il n’y en a que trois qui diffèrent légèrement dont un réputé moins fiable. En somme, les descendants de Damien ont un bagage génétique presque identique.

L’ADN-Y des BÉRUBÉ est caractérisé par certaines mutations dont une, la U198, est présente chez des individus d’Angleterre. De plus, en 2019, les BÉRUBÉ sont les seuls francophones d’Amérique porteurs de cette mutation. Il faut souligner que les Français sont réfractaires à l’analyse de leur ADN-Y. Les surprises : un MARLETT des États-Unis est porteur de cette mutation. On a découvert par la généalogie traditionnelle qu’il avait été adopté. Récemment, un CARLGREN (KÄRLGREN) de la Suède en plus d’être porteur de la mutation U198 possède une mutation plus spécifique, la S15627. Dernier détail, les résultats de l’analyse génétique d’un BARABÉ du Québec ne correspondent pas à la signature génétique des BÉRUBÉ.

Pour connaître les laboratoires d’analyse génétique et les coûts, vous allez sur le site d’Eupedia.

Vous pouvez aussi voir ou télécharger le diaporama sur l’ADN des BÉRUBÉ (format PDF).

 


Quelques photos !