Expérience d’enseignement dans un réserve amérindienne

Le jeudi 4 février, après le déjeuner à 8 h 30 au restaurant PACINI de Place Quatre-Bourgeois, Denis GERVAIS nous parlera de son séjour à la réserve d’Opitciwan

 


Après cinq ans passés sur cette réserve atikamekw, à titre de directeur-adjoint de l’école secondaire Mikisiw et de responsable de la pédagogie, j’ai voulu témoigner de mon expérience dans ce milieu autochtone situé au nord du réservoir Gouin et accessible par un chemin forestier de 168 kilomètres.

Mon livre, intitulé : La marche de l’Espoir – Au cœur d’Opitciwan, étudie et présente, entre autres, les éléments suivants : la géographie, l’histoire, les législations successives sur les Indiens, les structures politiques et sociales, les pensionnats, la criminalité, le suicide, la démographie, la langue, l’art et l’artisanat, la spiritualité et la religion, la vie économique, et l’éducation surtout. Le plus possible en rapport avec l’historique et la réalité du peuple atikamekw et de la communauté d’Opitciwan. J’ai voulu évoquer le prodigieux destin d’un peuple qui passa à un fil de disparaître sous l’effet conjugué des attaques iroquoiennes et des maladies transmises par les blancs, puis ensuite sous les coups de butoir d’une politique brutale de « génocide culturel ». Une situation qui a entraîné une pléthore de problèmes psychosociaux contre lesquels la communauté lutte pied à pied. Chaque chapitre abordant ces questions est suivi de quelques pages de mon journal personnel croquant sur le vif le quotidien souvent extrêmement douloureux de ce peuple terriblement attachant. Je conclus qu’une éducation fondamentalement repensée et restructurée constitue le seul véritable espoir à moyen et à long terme pour ce peuple.

Denis GERVAIS


Compte rendu

Dix-neuf membres sont venus entendre Denis nous parler de son séjour à Opiciwan. Après la présentation de Geneviève a souligné sa rigueur, sa persévérance et son dévouement car Denis, un jour, est allé rencontrer les parents de son étudiante, Lynda LEMAY, pour les convaincre de la créativité littéraire de leur fille.

Denis nous a tracé un tableau vivant du village d’Opitciwan : sa situation éloignée, son emplacement sur le bord du réservoir Gouin, la vie des habitants et leur méfiance vis-à-vis des Blancs. En effet, John A. MACDONALD lui-même a prôné des mesures dans le but de faire disparaître leur culture (interdiction de la liberté de culte, de célébrer des pow-wow, de se déplacer, de revendiquer, d’avoir un avocat, etc.) et de les assimiler à la culture anglophone. Le système des écoles résidentielles était destiné à « extirper l'Indien des enfants ».

Denis a réussi à établir de bonnes relations avec les membres de la communauté, à rénover la bibliothèque scolaire, à réformer l’encadrement pédagogique et à donner le goût des études à plusieurs élèves malgré les problèmes sociaux vécus dans la réserve. En plus de l’enseignement, il s’est intégré aux cérémonies de la réserve et s’est montré disponible pour aider les membres de la communauté. Il reste beaucoup de travail à faire mais, selon lui, il faut garder espoir car quelques gouttes d’eau suffisent à relever le niveau de la mer. Possédant une excellente plume, Denis a décrit son séjour dans son volume La marche de l’Espoir – Au cœur d’Opitciwan. Vous pouvez acheter le livre à la Coop étudiante du Cégep de Sainte-Foy.

Merci Denis !


Quelques photos !


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