Qu'est-ce qu'une crise?

Nous vivons tous des périodes de crise plus ou moins intenses, affectant une ou plusieurs de nos sphères de vie. La crise est un état de déséquilibre transitoire, où les difficultés rencontrées dépassent momentanément nos ressources pour y faire face. Cet état est souvent déclenché par un événement en particulier qui s’ajoute à une accumulation plus ou moins grande d’autres situations stressantes. 

La situation est urgente si :

1. Vous croyez que l’étudiante ou l'étudiant peut présenter un risque de danger pour lui-même ou pour les autres. 
    
2. Vous avez des préoccupations pour une ou un étudiant concernant une ou plusieurs des raisons suivantes : 

• La personne a des propos suicidaires. 
• Elle semble très désorientée ou en perte de contact avec la réalité. 
• Elle a complètement cessé de fonctionner (ex. : absences répétées dans les cours, perte de motivation, isolement, etc.). 
• Elle use de violence ou de menace de violence envers les autres ou à la propriété des autres. 

À noter : Une ou un étudiant en pleurs ne signifie pas nécessairement qu’il est en crise.

L’objectif premier en intervention de crise est d’aider l'étudiante ou l'étudiant à diminuer son niveau d’anxiété en l’accueillant et en l’écoutant avec empathie, tout en restant calme. 

Une fois que l’étudiante ou l'étudiant est un peu plus calme, il est possible de l’aider à identifier ses besoins en termes d’aide et de support, et de voir où il peut aller chercher cette aide, vers quelles ressources il pourra se tourner.

Ces ressources pourront l’aider à identifier les sources de stress en présence ainsi que leurs impacts, tenter de trouver des solutions pour les diminuer et aider la personne à reprendre contact avec ses ressources internes, à retrouver du pouvoir sur sa situation. 

• Rester calme (ne pas paniquer avec la personne). 
• Écouter et entendre le besoin sous-jacent. 
• S’assurer que la personne n’est pas dangereuse pour elle-même ou pour quelqu’un d’autre; bref, s’assurer de sa sécurité et de la vôtre également (voir la section suivante sur la crise suicidaire). 
• Faire preuve d’ouverture et d’authenticité (ne pas tenter de jouer un rôle). 
• Garder une trace par écrit de ce qui aura été dit et fait. 
• S’assurer de revenir sur vos interventions en parlant avec vos collègues ou d’autres membres du personnel. 

Il y a une distinction importante à faire entre les idéations suicidaires ainsi que la crise suicidaire. Les premières sont reliées à des pensées ou à des intentions de s’enlever la vie qui ne mènent pas automatiquement à une situation de danger pour l’individu, alors que la crise suicidaire est associée à une réelle détresse chez l’individu et un risque de passage à l’acte. Une personne en crise suicidaire souhaite mettre fin à ses souffrances et la crise suicidaire débute lorsque le suicide devient une solution à la souffrance. Il existe trois stades successifs menant au suicide, soit l’idée suicidaire, la période d’ambivalence et la décision définitive.  

Lorsqu’une ou un étudiant a des idéations suicidaires, nous vous recommandons de contacter la ligne d’intervention psychosociale du Cégep (poste 3333) pour obtenir un avis professionnel, prendre entente sur les services à mettre en place ou référer l’étudiante ou l'étudiant à l’équipe d’aide psychosociale du Carrefour-Conseil en lui demandant de compléter une demande en ligne. Vous pouvez proposer à l’étudiante ou à l'étudiant de compléter la demande ensemble s’il le désire afin de faciliter sa démarche. Une ou un intervenant de l’équipe d’aide psychosociale entrera rapidement en contact avec lui à la suite de la réception de sa demande afin de planifier une première rencontre.

Dans le cas d’une ou d'un étudiant en crise suicidaire, une intervention immédiate est nécessaire. Durant les heures de bureau (8 h 30 à 16 h 30), il est donc recommandé de contacter le Carrefour-Conseil (poste 3894) et de demander une intervention immédiate. Une ou un intervenant de l’équipe psychosociale se rendra disponible rapidement pour effectuer une intervention auprès de la personne concernée. En dehors des heures de bureau, il est recommandé de contacter le Centre de Crise de Québec (418-688-4240), qui pourra assurer une intervention rapide. Si la situation est éminemment dangereuse pour l’étudiante, l'étudiant ou quelqu’un d’autre, il faudra alors contacter la Sécurité (poste 5555).

Il faut faire preuve de vigilance s’il se produit un changement dans les attitudes et comportements de l’étudiante ou l'étudiant, ou dans les messages directs et indirects qu’il rapporte. De plus, l’accumulation d’événements difficiles de vie ou de nombreux changements simultanés ou consécutifs peut déclencher une crise suicidaire ou l’aggraver. 

Évènements 

• Échec personnel (ex. : rupture, perte d’emploi, échec scolaire).
• Humiliation, moqueries, rejets. 
• Traumatisme.
• Décès d’un proche, spécialement par suicide.
• Pertes d’ami(e)s. 
• Conflit avec la loi, incarcération.
• Décès d’une célébrité par suicide.
• Suicide rapporté de façon sensationnaliste dans les médias. 

Changements d’attitudes et de comportements 

• Problèmes de sommeil et d’appétit. 
• Fatigue, manque d’énergie.
• Perte d’intérêt.
• Agressivité, irritabilité, anxiété.
• Absences répétées, retards.
• Baisse des résultats scolaires. 
• Tristesse, désespoir, détresse.
• Dévalorisation.
• Consommation inhabituelle et/ou excessive (drogues, alcool, médicaments).
• Laisser-aller de l’hygiène, de l’habillement, de l’apparence.
• Se départit d'objets chers.
• Intérêt soudain pour les médicaments, les armes à feu ou pour la mort, le suicide.
• Silencieux ou silencieuse, préoccupé(e), isolé(e).
• Énergie et apparence de bien-être après une longue période de déprime : l’amélioration à la suite d’une crise ne signifie pas que le danger est passé. Au contraire, si l’amélioration est subite alors que les circonstances difficiles ayant déclenché la crise restent inchangées, cela peut être le signe que la crise suicidaire est à son niveau le plus élevé de dangerosité. 

Messages indirects 

• « Je m’en vais en voyage pour longtemps » (sans préciser la destination). 
• « Bientôt, je ne vous dérangerai plus ». 
• « J’ai trouvé la solution à tous mes problèmes ». 
• L’étudiante ou l'étudiant fait son testament ou une lettre d’adieu. 
• L’étudiante ou l'étudiant parle de la mort dans ses travaux scolaires. 

Messages directs 

• « Je veux en finir ». 
• « Je veux arrêter de vivre ». 
• « La vie n’en vaut plus la peine ». 
• « Je vais me tuer ». 
• « Je serais mieux morte ou mort... et tout le monde aussi ». 

Où? 

Dans un endroit qui préserve la confidentialité. 

Comment? 

1) Créer un lien : 

• En prenant le temps d’écouter l’étudiante ou l'étudiant.
• En adoptant un ton de voix calme et rassurant. 

2) Écouter : 

• Limiter le nombre de conseils et ne pas essayer de résoudre tous les problèmes. 
• Formuler des questions ouvertes (ex. : Qu'est-ce qui t’arrive? Comment te sens-tu?).
• Se centrer sur ce que l’étudiante ou l'étudiant dit et ressent.
• S’assurer que vous avez bien compris ce que l’étudiante ou l'étudiant voulait dire (reformuler ses propos dans vos mots).
• Permettre des moments de silence.
• En écoutant, vous lui dites symboliquement : « Ce que tu vis me touche profondément, je suis là pour toi », « Je sens ta souffrance, je m’intéresse à toi et je veux t’aider ». 

3) Discuter. Vous avez observé des signaux inquiétants chez une ou un étudiant : 

• Faites-lui savoir ce que vous avez remarqué (« J’ai remarqué récemment que tu… »).
• Dites-lui que vous vous inquiétez pour lui.
• Questionnez-le sur ce qui se passe pour lui. 
• Demandez-lui directement s’il a des idées suicidaires (« As-tu des idées noires ces temps-ci? Est-ce que tu penses à t’enlever la vie? »). 

4) Si l’étudiante ou l'étudiant vous dit que tout va bien et qu’il n’a rien… 

• Peut-être n’a-t-il pas envie de parler tout de suite.
• Informez-le quand même de votre disponibilité s’il a besoin d’aide.
• Informez-le des ressources d’aide au Cégep. 

Si des signes inquiétants sont présents et que vous êtes toujours préoccupé(e) et inquiète ou inquiet, vous pouvez vous référer à l’équipe d’intervention psychosociale du Cégep de Sainte-Foy, poste 3333. 

À faire :

• Gardez votre calme.
• Accueillez et validez la souffrance et les émotions vécues par l’étudiante ou l'étudiant sans jugement.
• Laissez la place à l’étudiante ou à l'étudiant pour qu’il exprime son vécu.
• Observez les changements et les signes qui peuvent témoigner de la dangerosité suicidaire.
• Partagez vos inquiétudes à l'étudiante ou à l'étudiant. 
• Abordez la question du suicide avec l’étudiante ou l'étudiant : posez des questions pour vérifier vos doutes.  
• Orientez l’étudiante ou l'étudiant vers les ressources psychosociales du Cégep et l’accompagner au besoin. 
• Si l'étudiante ou l'étudiant refuse, demandez-lui s’il accepte que vous parliez de sa situation à l'équipe professionnelle du Service d'aide psychosociale. S’il refuse, dites-lui que vous ne mentionnerez pas son nom, mais que vous ne resterez pas seul(e) avec ce qu’il vient de vous dire. 
• Demandez-lui s’il veut vous tenir au courant de la situation. 

Si l’étudiante ou l'étudiant vous dit qu’il compte se suicider et s'il a un plan, qu’il prévoit mettre à exécution dans les jours à venir :

- Restez avec lui et discutez : « Je crois que ta souffrance ne te permet pas de voir les autres options possibles. Je pense que tu as besoin d’aide; je ne peux pas te laisser repartir après ce que tu viens de me dire… ». 

- Si l’étudiante ou l'étudiant vous demande de garder le secret, expliquez-lui qu’il vous est impossible de faire cela, car il mérite d’avoir l’aide dont il a besoin et vous ne voulez pas qu’il lui arrive quelque chose. 

- Si l’étudiante ou l'étudiant ne collabore pas, mentionnez-lui que vous allez devoir aviser ses proches et la police. Restez avec lui et demandez l’aide de l'équipe professionnelle du Cégep (poste 3333), du Centre de prévention du suicide ou faites appel à l’équipe mobile du Centre de crise (418-688-4240). S’ils ne sont pas disponibles, appelez la police. 

- Tant que l’étudiante ou que l'étudiant n’est pas pris en charge par une ressource compétente, assurez-vous de maintenir le contact avec lui.

Accueillir 

Où ? 

Dans un milieu propice à la discussion.

Qui ? 

L’intervention que vous faites est d'abord avec l'étudiante ou l'étudiant que vous avez devant vous. 

Comment ?

a) Écoutez et rassurez l’étudiante ou l'étudiant qui a reçu la confidence en lui disant : 

• Qu’il a fait la bonne démarche en communiquant avec vous. 
• Que c’est normal de ne pas savoir quoi faire et que ça peut être difficile pour lui. 

b) Permettez-lui de parler de ses craintes face à son ami(e) (ex. : Tu te sens impuissant(e), responsable, inquiète ou inquiet, etc.).

c) Proposez à l’étudiante ou à l'étudiant d’être aidé, de recevoir un soutien dans sa démarche auprès de son ami(e) (Service d'aide psychosociale du Cégep au Carrefour-conseil (3894), Centre de prévention du suicide, Centre de crise).

d) Lors de cette rencontre, si possible, vérifiez si l’ami(e) envisage encore d’autres options ou encore précise s’il a un plan (comment ?, où?, quand?). 

Ressources

Au Cégep de Sainte-Foy :

• Carrefour-conseil (poste 3894).
• Service de sécurité (poste 5555).
• Ligne d’intervention psychosociale du Cégep (poste 3333).

À l'externe :

• 911 
• Centre de prévention du suicide : 1-866-APPELLE (277-3553)
• Centre de crise de Québec : 418-688-4240
• Tel-Jeunes (écoute) : 1-800-263-2266, web : www.teljeunes.com 
• Urgence sociale (DPJ) : 418-661-3700
• Viol-secours inc. : 418-522-2120 
• Info-santé et info-social : 811
• Centre anti-poison de Québec : 1-800-463-5060