Le site Cartier-Roberval à Cap-Rouge

Le jeudi 3 novembre à 8 h 15 au restaurant PACINI de Place Quatre-Bourgeois, deux archéologues, Richard FISET et Gilles SAMSON, nous entretiendront des fouilles réalisées sur le site Cartier-Roberval à Cap-Rouge. L’histoire du Québec passe inévitablement par le cap Rouge. Le promontoire a révélé le site de la première colonie française en Amérique (Charlesbourg-Royal/France-Roi) et aussi le premier chapitre du Québec moderne. Les fouilles et la recherche représentent seize années de réflexion et de travail continu. Nous mettrons l’accent sur le portrait architectural et défensif connu à ce jour ainsi que sur le mode de vie, l’alimentation, les biens de luxe de l’élite coloniale, l’adaptation aux hivers rigoureux, les contacts avec leurs voisins autochtones de Stadaconé (Québec) et enfin le potentiel du site à être classé comme patrimoine mondial de l’Humanité (UNESCO).

À la fin de la conférence, il sera possible de se procurer le volume, récemment paru, intitulé « Le premier chapitre de l’Histoire du Québec : le site Cartier-Roberval, un trésor archéologique » car une représentante de la Société historique du Cap-Rouge sera sur place.


Résumé de la conférence

Devant une douzaine personnes dont la présidente de La Société historique du Cap-Rouge, les archéologues Fiset et Samson ont fait un résumé de la découverte inattendue de l’établissement de Cartier et Roberval à Cap-Rouge.

En octobre 2005, dans le cadre des préparatifs pour le 400e de Québec, l’archéologue Yves Chrétien a découvert du charbon de bois et un morceau de vaisselle datant de 1540. Informés, des organismes gouvernementaux mirent en place une équipe multidisplinaire de recherches et les travaux commencèrent en 2006. En conséquence, le premier ministre Jean Charest annonça la découverte du site Cartier-Roberval au lieu de la construction d’un observatoire : les Français s’étaient établis les premiers en Amérique du Nord en 1541.

Les fouilles suivantes ont permis de comprendre quel genre d’établissement les Français avaient construit : une tour sur le cap avec un fort comprenant un quartier noble, une passerelle protégée, des quartiers pour les ouvriers, les militaires, les colons, les prisonniers et probablement un fort en bas près de la grève. En effet de 1541 à 1543, les nouveaux arrivants ont cultivé la terre, érigé des palissades et creusé des fossés. En quittant, Roberval aurait incendié le tout pour éviter que les constructions soient récupérées par des ennemis comme les Espagnols ou les Portugais. Les résidus de bois brûlés ont permis de savoir que les arbres avaient été brûlés deux ans après leur coupe. La terre contient des indices de céréales et de légumes qui peuvent être issus autant de la France que de la culture locale.

Les installations du cap Rouge ont probablement accueilli 270 personnes avec Cartier et 150 avec Roberval. Il est possible d’imaginer la grandeur des installations pour loger et nourrir ce groupe qui incluait une cinquantaine de nobles ainsi que des femmes et des enfants. Cartier aurait perdu 25 personnes au printemps 1542 et Roberval, 50 en 1542-1543.

Les découvertes d’artefacts sur le site, dont des morceaux de creusets, laissent percevoir que les explorateurs Français cherchaient des minerais et surtout de l’or. Ils faisaient fondre de la pyrite de fer afin de vérifier son potentiel de minerai d’or.

La terre du site du cap Rouge est très acide et peut détruire entièrement les artefacts. C’est l’incendie de 1543 qui a permis une conservation prolongée des objets. De plus, en 1823, les frères Atkinson ont construit un manoir sur le site et, plus tard, le Canadien National a fait du remblai pour ériger la voie ferrée. Enfin, les marmottes, les ratons laveurs ainsi que les racines des arbres ont d’autres intérêts que la préservation. C’est pourquoi il est important d’investir dans les fouilles archéologiques et la mise en valeur du premier site français en Amérique du Nord.

Vous pouvez vous procurer le volume « Le premier chapitre de l’Histoire du Québec : le site Cartier-Roberval, un trésor archéologique » auprès de la Société historique du Cap-Rouge ou encore consulter le diaporama présenté lors du déjeuner.

Merci  messieurs Fiset et Samson!


Quelques photos !